Je viens de finir ce petit bouquin de 133 pages à peine, écrit par Jean Teulé, publié chez Julliard en 2009 ce "Mangez-le si vous voulez" se dévore en quelques heures à peine, le thème est universel, intemporel et peut tous nous concerner un jour ou l'autre : la bêtise crasse, la méchanceté à l'état pur, et l'engrenage dans lequel tout peut basculer très vite "de l'autre côté" en quelques heures sur une simple méprise ... n'oublions pas que "Nul n'est à l'abri de l'abominable. Nous sommes tous capable du pire!"
Résumé :
"Le mardi 16 août 1870, Alain de Monéys, jeune péri gourdin intelligent et aimable, sort du domicile de ses parents pour se rendre à la foire de Hautefaye, le village voisin.
Il arrive à destination à 14 h. Deux heures plus tard, la foule devenue folle l'aura lynché, torturé, brûlé vif et même mangé.
Pourquoi une telle horreur est-elle possible ? Comment une foule paisible peut-elle être saisie en quelques minutes par une frénésie aussi barbare ?
Jean Teulé a reconstitué avec une précision redoutable chaque étape de cet atroce chemin de croix qui constitue une des anecdotes les plus honteuse de l'histoire du XIX ème siècle en France."

« Épilogue
Arrivés au pénitencier de l’île de Nou, les condamnés aux travaux forcés pour l’affaire Hautefaye furent surnommés par les bagnards : « Goûte graisse », « Bien cuit », « A point », « La grillade », etc. Jean Campot a reçu, lui, le patronyme de la victime et il s’y est habitué. Après trente années de bagne, il fut libéré pour conduite exemplaire. Resté en Nouvelle-Calédonie, il eut avec une Canaque des enfants qu’il déclara sous le nom de de Monéys.
Le 16 août 1970, les descendants de la famille de la victime et les descendants des bourreaux organisèrent et assistèrent côte à côte à une messe anniversaire en l’église de Hautefaye – village qui n’aura, finalement, pas été rayé de la carte.
Le projet d’Alain de Monéys pour l’assainissement de la Nizonne fut réalisé. Cent cinquante ans plus tard, la région en profite encore. »